Un petit grain de sable concours de nouvelles: (Thouaré sur Loire)
Si on m’avait dit …

______________________________________
Autoroute A9, Valence Lyon, fin d’après midi, je plisse les yeux pour déchiffrer à distance les panneaux clignotants qui affichent avec insistance je dirai même avec lourdeur:
“Attention covid 19!”
Où les services autoroutiers veulent ils en venir?
Peut être est il préférable, dans un soucis de prévention, de ne pas trop s’agglutiner les uns aux autres lors des arrêts sur les aires de repos?
Peu concernés par ces alertes, pressés d’arriver, nous traçons la route.
Bizarrerie du calendrier scolaire et du système de zones, nous allons garder nos petis enfants Lyonnais au cours de cette première période des vacances d’hiver, enchainerons avec les Orangeois ( académie d’Aix Marseille) pour finir à domicile avec les Héraultais .
Rendus sur place, après les inévitables questions sur le trajet, nous blaguons gentiment sur ces “diables” de chinois capables de construire un hôpital dans un temps record et sur les histoires drôles qui courent sur le net à ce propos.
Ici, dans cette région pourtant peuplée, les gens semblent sereins.
Le fils qui doit prendre sa garde le lendemain n’a pas reçu de consignes particulières ou d’attitude à tenir en cas de suspicion covid.
Six heures du matin, un mail lui annonce l’annulation du marathon de Rome : les organisateurs ne veulent prendre aucun risque.
Contactés par whatsapp, les beaux parents italiens semblent surpris et ne comptent pas remettre en cause leur séjour en France.
Parc de la “Tête d’Or”: Lyon, nous sommes fin février, la chaleur est ici à la limite du supportable. Une foule d’adultes et d’enfants se presse dans cet espace de loisirs, poumon vert de la métropole.
Telle une nuée de sauterelles, cette cohue débonnaire s’attroupe devant enclos, cages et autres serres tropicales se souciant comme d’une guigne de la possible transmission d’un hypothétique virus chinois pourtant annoncé tout proche.
En rentrant, nous croisons sur les avenues une multitude bruyante de cars de supporters italiens, venus en masse au stade supporter leur équipe (Turin je crois ) en lice pour la coupe d’Europe de football.
Vu le peu de précautions prises par ces inconditionnels, les rumeurs sur la flambée de la pandémie en Italie doivent être infondées voire exagérées .
Après quelques journées supplémentaires consacrées à la garde des petits enfants, nous partons, laissant la main aux grands parents italiens qui ne semblent toujours pas inquiets: les cas de virus concernent plutôt le nord du pays et c’est sans problème ni contrôle qu’ils ont pris l’avion à Rome.
Et sur le chemin du retour, alertes lancinantes, angoissantes, anxiogènes, encore et toujours les panneaux clignotants au dessus de nos têtes…
Soudain le grain de sable.
– Je sors de chez le toubib, il vient de me confirmer, je suis atteint!
– Tu te rends compte, tu viens de passer quelques jours chez nous! Tu as dormi dans la chambre des petits, tu as traîné sur le canapé.
______________________________________
– Le docteur dit que c’est bénin: un médicament, quinze jours en évitant les contacts et c'est fini. Pour les vêtements et la literie il suffit de les passer à plus de 60 degrés ou de les mettre au congélateur.
– Tu te rends compte de ce que tu me dis. Comment on va faire, nous, maintenant?
C’était le 17 mars 2020, j’avais attrapé la gale!
Comentarios