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AH ! COMME ...

J 46 du confinement.

AH ! COMME le monde était petit !

Bali, Punta Cana, Bahamas, Seychelles, Bermudes!

Par le miracle des compagnies aériennes à bas prix et des conditions exceptionnelles offerte par les florissantes agences de tourisme, tout un chacun pouvait accéder à ces destinations lointaines.

Peu importait de les situer sur une carte, d’avoir une idée du régime politique en place ou des mœurs des habitants.

Ces lieux étaient beaux, photogéniques.

À fréquenter absolument!

AH ! COMME soudain le monde est devenu grand!

Maintenant que notre horizon se réduit à 1km de chez nous, que les sorties font l’objet d’autorisation et que les escapades de plus de l’heure sévèrement réprimées, le monde nous paraît à nouveau immense.

A cause du virus, les compagnies aériennes en faillite, ont réduit la voilure.

Restent les magnifiques photos sur Instagram.

Ah COMME on s’ennuie!

On déborde d’occupations: jardin, bricolage, activités culturelles, les sms ponctuent le temps qui passe mais nos journées se suivent et se ressemblent.

Je peux saluer un voisin, un passant, un proche mais … en respectant la distanciation sociale .

On sait que dès que le confinement sera levé on se rencontrera en famille entre amis, on mangera et trinquera ensemble. Avec le temps on recommencera à s’embrasser, à fréquenter les restos, à aller au cinéma ou au spectacle, à transpirer ensemble, on ira dans les centres commerciaux sans se soucier du virus.

Hélas le temps passe bien lentement, le manque des autres nous taraude.

S’il y a bien une chose qu’on n’avait pas vu venir, c’est la vie sans contact avec nos proches.

Ah ! Comme tout va changer !

Plus que quelques jours.

Mais avant quoi exactement?

À quoi va ressembler notre dé-confinement?

Reviendrons-nous à la vie que nous connaissions?

Pourra t-on vraiment s’habituer à penser en permanence aux gestes à ne pas effectuer, à ne jamais se toucher?

Certains diront: soucis de riches: quand on doit survivre pour manger, toutes ces considérations sont superflues.

Certes mais l’ennui, l’isolement, le désespoir agissent aussi comme un poison mortel.

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