Et soudain, un grain de sable...
J 44 du confinement.
Fuir le bonheur…
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Je ne demandais rien de plus à la vie, j’étais chaque jour heureux de goûter avec mes proches les joies simples de l’existence.
J’assumais plutôt bien mon âge, conscient qu’il fallait dans certain cas réduire la voilure.
Je n’avais pas cessé d'espérer, pas cessé de me souvenir ni renoncé à imaginer et à vouloir!
J’appréciais les levers matinaux, les belles amitiés, les belles rencontres.
Le bonjour d’un passant ou le rire contagieux d’un enfant qui passait dans la rue me mettaient en joie.
Je n’évoquerai pas ici la présence indéfectible de mon Fido, de mes enfants et de mes petits enfants .
J’avais mis en place des rituels, pas de ces ronronnements qui sédimentent mais des moments clés, des jalons, des points de rencontre qui structurent la vie.
Je fourmillais de projets, me planifiais un futur, je prévoyais jeux et activités que nous allions faire ensemble. J’échaffaudais, j’imaginais, je prévoyais, je fantasmais….
Je savais bien que ce bonheur était un équilibre toujours à défendre, toujours à continuer ou à recommencer…
Soudain le grain de sable.
– Je sors de chez le toubib, il vient de me confirmer, je suis atteint!
– Tu te rends compte, tu viens de passer 3 jours chez nous! Tu as dormi dans la chambre des petits, tu as traîné sur le canapé.
– Le docteur dit que c’est bénin: un médicament, quinze jours en évitant les contacts et c'est fini. Pour les vêtements et la literie il suffit de les passer à plus de 60 degrés.
– Tu te rends compte de ce que tu me dis, tu es inconscient, vous avez comme d’habitude été négligents. Comment on va faire nous maintenant?
C’était le 2 mars, j’avais attrapé la gale!
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