Dis moi qui tuer.
Peut-on et doit-on séparer l’homme de son œuvre ?
J 30 du confinement.
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Un artiste est un individu faisant oeuvre de créativité, de poésie, d’originalité.
Ses œuvres sont source d'émotions, de sentiments, de réflexions.
Si je me qualifiait d’artiste, je serais bien condescendant: écrivaillon, scribouilleur me conviendrait mieux.
Quand j’écris, ce n’est pas forcément pour être lu mais parce j’en a besoin.
Ecrire permet parfois d’oublier la vie , la réalité, mais pas que, je peux écrire pour transmettre, comprendre et raconter.
Parfois j’écris parce que je me sens seul, en colère, amoureux et parce je n’arrive pas à en parler.
Je crois qu’au delà des explications et des justifications, écrire me fait plaisir.
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Tous mes écrits adoptent les règles de la nouvelle: un seul événement, des personnages peu nombreux peu développés et une fin inattendue qui prend la forme d'une chute.
Mes Journaux, carnets ou chroniques qui comportent souvent des récits de moments de vie n’ont pas pour objectif de narrer mon existence.
L'écriture de chronique me permet d’appréhender le monde à un instant T, ce point de vue pouvant évoluer et se contredire avec le temps.
C’est plutôt une réflexion qu’un ressassement mélancolique.
Dans ces écrits, il est possible de tout dire puisque ce qui est retranscrit n’est, à priori, pas destiné à une communication sociale. Alors, je me place en retrait, je m'amuse à réfléchir sur ma position actuelle, sur mon état ….
Cependant, en lisant entre les lignes, on peut découvrir en arrière-plan mes interrogations sur: l'identité, l’existence ou la mort .
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Mes portraits donnent corps à des personnages et portent sur eux un jugement. Ils sont mis en valeur à un moment précis de leur histoire et uniquement à cet instant là. Selon les critères esthétiques du moment et de l’auteur, ces individus apparaîtront comme beaux ou laids, pétris de défauts ou de qualités.
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Quand aux histoires avec différentes perspectives, différents points de vus, elles constituent un excellent moyen de susciter une réflexion plus large sur les êtres.
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Dans les journaux, chroniques et carnets de voyages: “Dernières nouvelles de l’Atlantide”, d’”Atlantis”, “Chroniques gérontiennes” ou “Tranches de vie”, les écrits quotidiens prennent appui sur un mot, une phrase, une chanson entendue ou un événement marquant de la journée.
Les portraits (“En écoutant les autres”, La série des “Larrons” ou, “Avant la neige le ciel devient blanc”.) sont réels, imaginaires ou, mêlant les deux je les ai parfois adaptés afin qu’ils correspondent au but que je m’étais préalablement fixé.
Si on considère les atypiques: “Et sous le vieux buffet.” et “Pourquoi m’as tu abandonné?” ils constituent eux aussi une galerie de portraits.
Dans “Je ne cheminerai jamais seul.” les récits toujours basés sur une expérience personnelle sont complétés par le regard de “l’autre” qui apporte une autre vision de l'évènement, sorte de contrepoint qui permet une relecture de la “vérité” initialement assénée.
Dans les sagas familiales: “Pas un seul oiseau ne chante” et “En attendant Fid Ho” l’écriture sous forme de POV à pour but de faire baisser la pression dans ces histoires dramatiques mais pas que ...
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Après cette longue présentation, on se retrouve devant deux alternatives:
lire parce qu’on connaît l’auteur: on partage les mêmes idées, on est curieux et intéressé par ses textes ou, par charité, on a envie de lui faire plaisir.
ne pas lire justement parce qu’on connaît l’auteur: on n’aime ni son style, ni ses développements, ses partis pris ou ses thèmes récurrents.
Dans les deux cas d’espèce: impossible donc de séparer l’homme de son œuvre.
Par contre, dans le cas de véritables artistes reconnus qui ont un véritable impact, une influence sur les gens, rien n'empêche d'apprécier l’œuvre: son contenu et son esthétique et ... de réprouver l'homme sur un plan moral.