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Comme aux heures les plus sombres... J 5 du confinement.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les grandes crises commencent toujours par un discours martial:

"Ils ne passeront pas, nous sommes en guerre, résistance..."

On désigne l'ennemi, on s'unit pour le combattre, on fait face, accompagnant le discours de rodomontades et de grands coups de menton.

Les gens affolés se ruent sur les produits qu'ils estiment de première nécessité.

Conserves, pâtes, riz et même ... papier toilette. Dans les hypermarchés une déferlante de personnes s'abat sur les rayons.

On glorifie les combattants qui nous protègent.

Les blouses blanches: hommes et femmes dédient leur vie aux autres; dans le but de leur rendre hommage, les confinés applaudissent depuis leur fenêtre. Un spectacle émouvant qui rappelle les déclarations d'amour aux forces de l'ordre lors des attentats et pourrait durer le temps de la crise sanitaire…

On prend des mesures drastiques.

(Vous voyez , on s'occupe de vous, on a les choses bien en main.)

On limite, on réglemente la circulation des personnes, on isole, on confine.

Certains collaborent: milices, brigades des mœurs, groupes de citoyens responsables.

Les activités inquisitoriales destinée à débusquer les déviants voient le jour. Les dénonciations pleuvent.

Les corbeaux s'en donnent à cœur joie: lettres anonymes , réseaux sociaux, insinuations.

Rien de nouveau sous le soleil ,remember Judas, l'Inquisition, le Tribunal Révolutionnaire, les"bons Français" sous l'Occupation...

Les petits trafics font leur apparition: marché noir, deals , arnaques diverses et variées.

Quand le garde-manger ressemble plus aux étagères vides de la bibliothèque de mes ados. Quand le congélateur se vide dramatiquement, il est temps de trouver une alternative pour ravitailler la maison.

On peut tabler dans un temps indéterminé sur une "Libération".

Il n'y aura plus l'angoisse de la mauvaise nouvelle.

On s'embrassera, on exultera, on chantera, on dansera, on se dira que: C'est fini plus jamais ça !

On se pavanera en claironnant que: L'ennemi est définitivement terrassé.

Puis viendra le temps de la recherche de boucs émissaires.

La désignation (et la punition de coupables): gouvernement, Chinois, Italiens... servira d’exutoire à une population aigrie par les angoisses, peurs et petites lâchetés accumulées au cours de ce long "hiver".

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