Rencontres d'un premier, de "deux" deuxièmes et d'un troisième type.
- pauletiennejean
- 16 juin 2018
- 3 min de lecture

Le premier: Par le chemin le plus tortueux qui soit, il
est arrivé dans ce rio à sec dominé par un barrage inutile. Un smartphone serré dans la main, lui servait de guide, de traducteur, d'information touristique voire de doudou. Visiblement,il cherchait un contact humain pour parler un peu; à moins que ce ne soit pour avoir confirmation de ce que lui disait son appareil.
Il bredouillait un peu d'espagnol, je marmonnais un peu d'anglais. Il était teuton.
- Ma femme va arriver, elle parle allemand.
Au bout de quelque temps,elle a fini par surgir (surgir est un bien grand mot.)
Le soir même, sur le courrier électronique nous avons reçu un mail, (il avait demandé notre adresse.) il s'appelle Joaquin Schiele, il nous a transmis une multitude de liens pour découvrir des lieux que nous ignorions ainsi qu'un traducteur allemand - français.
Le(s) deuxième(s): Un van de babas cools barre l'entrée du canyon, les poubelles accrochées aux rétros sont proches de l'explosion,la vaisselle sale qui trempe dans une bassine attend patiemment qu'on s'occupe d'elle. Nous nous sommes avancés dans le barranco à la recherche de voies à notre niveau et avons commencé à grimper. l'escalade sur prises très rondes s’avère vite très exigeante, d'autant que l'équipeur s'est montré très parcimonieux sur la pose de protections.
Du fond des gorges est monté un bruit, supplantant le roucoulement incessant des palombes. un jeune couple coiffé de chapeaux de paille est sorti du tréfond du ruisseau asséché et est venu directement se présenter à nous: Laïa et Dani. C'étaient les propriétaires du mini bus.
Détendus, comme si nous nous connaissions depuis fort fort longtemps, ils se sont installés. Nous avons parlé voyage, travail et escalade bien sûr. De son sac,Laïa a sorti un petit chat, elle parlait un peu français, Dani, très jovial s'exprimait exclusivement en espagnol. Elle était tatouée et piercée aux lèvres et au nez; Dani plus classique dans son look avait un faux air de Jean Dujardin.
Pendant une bonne heure, au fond de ce site encaissé, nous avons devisé: on sentait que pour eux comme pour nous, cela constituait un moment très rafraîchissant.
*(En voyant la photo, je me dis que Laïa n'est pas si tatouée que dans mon souvenir et que Jean Dujardin ...)
Le troisième (et son équipe):
Nous avions entendu parler de la "cueva del mar", célèbre pour son poisson.
Remontant au jugé une petite rue, c'est un peu par hasard que nous y sommes tombés dessus. Ce petit bâtiment blanc et bleu, coincé entre mer et falaise nous a tout de suite séduit.
Le senor Izquierdo, clone physique de Bénicio del Toro , faconde et onction de Diego de la Véga tentant d'amadouer le commandant Monastorio, nous accueille littéralement à bras ouverts. Sous le regard admiratif de son disciple qui prend là une leçon d'hospitalité, il nous déclare: "Vous êtes ici dans ma maison, laissez vous guider, vous ne le regretterez pas."
Et se lance aussitôt dans la description de son plat vedette: une recette de pécheurs qu'il nous détaille par le menu: mode et temps de cuisson compris.
Pour nous faire patienter, il va nous faire servir un énorme bouquet de crevettes extra fraîches, pendant que sa femme, rien que pour nous, va nous cuisiner sa spécialité: des rondelles d'aubergines cuites dans une compotée d'oignons confits dans du miel.
Très "caballero", avec ma permission, il offre au Fido une rose symbole des trois ans de son resto.
Son assistant s'est avancé et, en douce, lui a demandé s'il n'en faisait pas trop ?
Imperturbable, il enchaîne par une description dithyrambique du son vin blanc spécial.
Le repas est parfait, les aubergines ainsi préparées sont un délice. Le plat de poisson, aujourd'hui à base de rascasse, est extraordinaire.
Comme à notre habitude nous faisons honneur aux plats. Le patron et sa femme sont ravis,le serveur nous offre le chupito de l'amitié.
Photos avec la chef,photos avec le propriétaire, le serveur avec toute l'équipe réunie, embrassades, échange de mail, nous nous quittons "grands amis."
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