Le kilomètre canarien ( logique floue?)

Pendant des siècles, les chemins ondulants (très peu) au milieu de cactus, pinèdes et champs de lave ont été le seul moyen de communication entre les différents secteurs de l'Île.

Bien entretenus ils proposent au marcheur un basalte bien lustré et une pouzzolane agréable à la semelle.

Depuis peu balisés,les panneaux, chichement répartis, diffusent leurs indications en kilomètres.

Telle “circular” de trois km et demi se réalise en deux heures ventre à terre.

Telle autre vuelta de 7,5 se fera elle aussi en deux heures.

Je ne vous parle pas des 8,5 km à faire en 9 h ou des 11,7 km parcourus en presque 8 h.

- “ Aujourd’hui, tu ne peux pas faire le tour des “Roques” c’est jour de chasse “. Me dit le garde rural. “ Mais tu peux partir tout droit dans cette direction, c’est très beau. A 16 h 30 si tu arrives à la balise 41 reviens impérativement, la battue commence à cette heure dans ce secteur.

- C’est loin?

- Quelques kilomètres.

- Combien? Deux? Cinq? Dix?

- Quelques kilomètres je te dis.

16 h 20, à moins que ce ne soit 16 h 25, nous arrivons au point susdit d'où, peu désireux de prendre une balle à mouflon nous revenons sur nos pas.

Nous ne tardons pas à nous trouver face à notre garde qui d’un pas martial va donner le signal de la battue.

Il me gratifie au passage d’un : - ”qu’est ce que je t’avais dit! ”

Le 8 mai 1790, l'Assemblée nationale votait pour la création du système métrique afin de se baser sur des mesures stables, uniformes et simples.

Si Talleyrand et Condorcet voyaient ça, c’est sûr, ils se retourneraient dans leur tombe.