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Au gré des rencontres


Face à nous avance une horde décidée de chèvres canariennes aux cornes impressionnantes et lustrées. Pas fous, nous montons sur l'aqueduc tout proche pour les mitrailler sans risque .

L'année dernière, à Gran Canaria, nous avions fait la connaissance d'un berger qui, équipé d'un grand bâton lisse emmanché d’une très longue pointe dévalait les pentes, sautant de rochers en rochers. Nous nous attendions donc à voir surgir un pâtre bondissant sur les pentes caillouteuses.

Sifflements pour rassembler le troupeau, il arrive... et nous salue, oreille visée sur son smartphone, de la vitre baissée de son 4X4.

C'est dimanche, jour béni des familles espagnoles, les Canariens encore plus décontractés que d'habitude traînent dans les rayons du mini market , papotent avec les employés, avec le caissier.

Sans impatience, j'attends mon tour.

- Olà mon ami! (c'est la troisième fois que je viens.) Et voilà t-il pas qu'il m'interroge sur notre séjour, sur ma femme...

Apprenant que nous grimpons, il prend à partie mes voisins de queue leur annonçant que bientôt nous irons escalader los Gigantes. (lieu mythique de la côte totalement ingrimpable.)

Comportement typique des commerçants espagnols qui arrivent à donner au client l'impression qu'il est au centre de toutes les attentions.

Je paye avec ma carte bleue et mon "ami" me demande si je peux lui laisser le ticket qu'il glisse promptement dans sa deuxième caisse.

Dans quelque partie du monde que ce soit, un épicier reste un épicier.

La dame de Las Vegas: Le départ et l'arrivée de la randonnée se font de sa minuscule hacienda entourée de jardins. Nous voyant dubitatifs, elle sort de chez elle et vient nous conseiller.

Vaut il mieux commencer la randonnée dans un sens ou dans l'autre?

Elle nous décrit le profil et ce qui nous attend et nous partons.

A notre retour, elle ne manque pas de venir s’enquérir de notre périple, nous discutons plantes,comparons les paysages d'ici avec les nôtres. Alors que la conversation roule sur les fleurs de cactus aux différentes couleurs, nous avons droit à une leçon de cueillette de figues de barbarie, qu'elle nous apprend à ouvrir sans risque et à déguster.

Les mains pleines d'épines, je ne peux serrer la main de son mari survenu pour des explications subsidiaires.

Nous garons notre voiture en bord de mer, devant notre immeuble.

- Tu as allumé la radio ?

- Non ça doit être la sonnerie de ton téléphone ou une musique annonçant que le gps est débranché.

Sortant de notre véhicule, nous découvrons le camion du marchand de glace qui, garé sous nos fenêtres attire ses clients avec une orgue de barbarie jouant "Lili Marlène" !!!

C'est charmant!

Une voire deux heures plus tard, Fido qui est pourtant d'un calme à toute épreuve se demande si pendant la nuit on ne pourrait pas "foutre le feu" à ce véhicule assommant ?

Vêtu d'un survêtement que ne renierait pas Ceauscescu s'il était encore de ce monde, clope visée au coin d'une bouche ornée de quelques chicots , mains à l’hygiène douteuse, le vendeur à la sauvette propose ses avocats. Il pèse ma commande en équilibre sur la griffe d'une balance sans plateau qui horrifierait un contrôleur des poids et mesures.

- 1kg c'est 3 €; tu as 1,5 kg alors ça fait 4 €!

Réflexe d'instit, j'ai tiqué, il n'a pas compris pourquoi.

- Comme je vois que tu es fâché, je te donne en plus un petit et un moyen .

Serre moi la main mon ami!

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