3) Mes nuits sont plus belles que vos jours.
Le père Gaspard,supérieur de St Benoit nous avait accueilli avec ces mots: " L'oisiveté est ennemie de l'âme, vous devrez donc toute la journée,assister aux offices, étudier,travailler de vos mains et vous appliquer le reste du temps à la lecture des choses de Dieu.
Tout ceci se déroulera en silence afin de laisser Dieu vous parler.
Si vous êtes est surpris en faute, on vous reprendra une et deux fois. Si vous ne vous amendez pas, vous serez soumis à la correction régulière."
Impressionnés par ce discours,nous nous sommes regardés (sans parler bien sur.)
Qui étions nous? L'assistance était à peu près également partagée entre futurs séminaristes exaltés et fils de la petite bourgeoisie catholique envoyés ici pour recevoir une éducation classique dans un milieu moralement exigeant.
L'internat était la règle et la discipline rigoureuse.
Notre préfet : enseignant en théologie lors des heures consacrées aux études,se chargeait de faire respecter l’emploi du temps. En plus de ses attributions pédagogiques, il était chargé d'aller par le monastère débusquer ceux qui dissiperaient les autres,se livrerait à l'oisiveté , à des entretiens frivoles ou toute autre activité qui déplairait à Dieu.
Sitôt couché, le frère surveillant sûr de notre respect de
la règle s'endormait,ronflant comme une toupie.
Certains en profitaient pour parler,se raconter: on assistait alors immanquablement à une opposition ville campagne et à des divergences entre ceux animés d'une foi ardente et les tièdes.