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Un coin de garrigue.

Si tu peux , jambes nues traverser

Argelas et salsepareille

Sans jamais crier,hurler ou te plaindre.

Si tu subis sans protester le vent fou

Qui assèche,dessèche,érode; courbant

Les arbres à tout jamais.

Si ta rétine supporte sans broncher

Le bleu lumineux du ciel rehaussé par l'albâtre

Du calcaire surchauffé.

Si après l’orage,

ton nez peut avec sûreté

Différencier les odeurs de thym,ciste ou aspic.

Tu auras alors compris

La sauvage beauté

De ce milieu si particulier

Nommé garrigue.

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Et vas-y que ça se la pète! Non mais écoutez moi ce “Kipling du pauvre”.

Malgré son style tout à fait déplorable, il n’a pas tout à fait tort le “félibre de l’arrière pays”.

Surtout quand il parle de mes horribles voisines, les épineuses: cette sournoise de salsepareille qui rampe vers toi,t’enlace et tente de t’étouffer perfidement ou ce grand prétentieux qui se fait appeler “genêt Espagne”. Genêt scorpion! Oui!

Quand notre écrivaillon évoque le vent du nord, il est aussi dans le vrai,le “Cers” qui souffle sans mollir , m’oblige à me faire toute petite , à m’abriter derrière la “garouille” bienveillante.

Autour de moi,les couleurs ne font pas ,il est vrai, dans la nuance,blanc immaculé de la roche,rouge sanguin de la bauxite,bleu azur d’un ciel sans nuages…

Pour ce qui est des odeurs,mes voisines sentent bon et je dois avouer,en toute modestie, que mon parfum à nul autre pareil symbolise à lui seul la nature méditerranéenne.

Oui, c’est moi: la touffe de thym!

J’ai eu la malencontreuse idée de pousser ici, loin de tout, au bord d’un minuscule sentier de garrigue.

Je pensais vivre tranquillement ,en ermite, mais non: les promeneurs ,sans vergogne,me piétinent joyeusement. Les moutons à chaque nouveau passage,broutent mes jeunes pousses , je ne parle pas de ces malappris de lapins qui grattent mon pied maculant mes abords de leurs pétoules fétides.

Je me plains moi?

Ne vous y trompez pas,c’est de pure forme,ma vie ici est plus qu’agréable.

Ce doit être l’isolement qui me rend ronchon.

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